Je vais aujourd'hui faire un premier bilan d'une série qui, même
si je n'en attendais pas grand chose, m'a laissé un goût amer après
quelques épisodes. Si je parle d'un "premier" bilan, c'est
parce que je ne suis pas à l’abri de bonnes surprises étant donné
que je n'ai pas achevé le visionnage de la première saison à
l'heure où je rédige ces lignes.
Il s'agit de la nouvelle série
The Flash.
L'affiche plutôt engageante de la série.
Même si je n'ai pas un souvenir très précis de la première
série télévisée basée sur ce héros dans les années 90, je me
rappelle que j'aimais la suivre. Avec le retour en force des
super-héros sur nos écrans, nous voici donc plus de vingt ans plus
tard avec cette nouvelle mouture.
Flash des années 90 contre Flash de 2015 ! Aussi ridicules l'un que l'autre !
Père Castor, raconte nous une histoire
Pour vous la faire courte au niveau de la trame de départ. Barry
Allen, jeune agent de la police scientifique de Central City est
frappé par un éclair et se retrouve doté d'un pouvoir exceptionnel
: se déplacer à la vitesse de la lumière ! La société
responsable de l'éclair en question décide de le prendre en mains
et fait de lui un super héros chargé de retrouver les méta-humains,
d'autres gens comme lui qui ont développé des particularités à la
suite d'un coup de tonnerre.
Si on met de côté la pauvreté du scénario de base, la première
grosse faille de cette série se trouve dans la manière dont sont
construits les épisodes. TOUS les épisodes. En effet, chacun est
abordé de la même façon. Un méta-humain fait des siennes,
l'enquête de police piétine, Barry enfile son costume, traque le
méchant, l'affronte, perd
comme une fiotte, guérit à la vitesse
supersonique, le retrouve, le ré-affronte et fini par lui
défoncer
la tronche passer les menottes après avoir trouvé un moyen d'employer sa vitesse efficacement. Le tout accompagné d'une
débauche d'effets visuels. En soit, ce n'est pas un problème, mais
force est de constater que la trame de fond est pour l'instant
clairement reléguée au second plan.
Un petit point sur cette trame de fond ? Alors âgé d'environ une
dizaine d'années, Barry a assisté impuissant au meurtre de sa mère.
Il jure avoir vu la silhouette d'un homme jaune se déplaçant à la
vitesse
d'une femme un jour de soldes de la lumière
et laissant traîner derrière lui un éclair rouge. Persuadé qu'il
est accro au crac et à d'autres substances illicites
a imaginé toute l'histoire, la police décide de ne pas croire à sa
version des faits
pourtant si crédible et envoi son père croupir
dans une cellule. Depuis ce jour, Barry mène sa propre enquête pour
découvrir la vérité et sortir papa Allen de sa geôle. Des années
plus tard, le voilà investi de pouvoirs douloureusement familiers…
Barry Allen sous les traits de l'éclair rouge
Aaaaah ! Voilà qui rend les choses plus intéressantes,
n'est-ce pas ? Eh bien détrompez-vous ! Cet aspect de
l'histoire de Barry Allen est ennuyeux à mourir ! Les rares
fois où le sujet est abordé, les informations sont tellement
maigres que l'intérêt se disperse au profit de la lute contre les
méta-humains. Bien entendu, les développements futurs ont toutes
les chances de relever un peu le tout. J'y crois à mort !
Heureusement que la série est portée par des personnages hauts en
couleurs tous plus charismatiques, profonds et intéressants les uns
que les autres !
Nan j'déconne.
Mauvais Casting ? Mauvais Allen ? (←
Admirez la maîtrise!)
Le deuxième soucis de taille de cette série, ce sont ses
personnages. Pas ses acteurs, ses personnages. La vérité, c'est que
vous aurez du mal à trouver plus cliché et convenu que dans The
Flash. Tous autant qu'ils sont, les protagonistes rencontrés
manquent de relief, de consistance, à commencer par le principal
intéressé : Barry Allen alias The Flash en personne !
L'acteur est bon, clairement, mais le personnage n'est pas
convaincant. Je n'ai pas lu le comics original et peut être que la
série y est très fidèle mais là, il manque clairement quelque
chose pour faire prendre la sauce. Et il est loin d'être le seul !
Tous les personnages, TOUS, marchent dans ses pas.
On retrouve tous les stéréotypes habituels !
Le héros : looser lorsqu'il n'est pas en costume et
qui trouve hilarantes les blagues de pseudo geeks (ta mère c'est
comme la megadrive, elle a 32 bits dans le c… Euuuh, c'est comme la
megadrive. Point.) mais archi sûr de lui et « foufou dans sa
tête » dès qu'il enfile sa
tenue SM combinaison.
Ses supers co-équipiers : le professeur mondialement
reconnu pour ses travaux et en fauteuil roulant depuis l'explosion de
son super accélérateur de particules,
l'assistant trop rigolo qui
rit tout seul à ses propres jeux de mots et qui calcule mentalement
des probabilités que même l'ordinateur de la NASA mettrait huit ans
à résoudre,
l'assistante trop belle mais
frigide psychorigide qui
rit seulement quand on la fouette avec des ronces (la coquine !).
Sa « famille » : la meilleure amie jolie
mais un peu cruche avec qui il a grandit dont il est secrètement
amoureux. Là où le bas blesse, c'est qu'elle, elle est raide dingue
de son alter-ego super héros rapide comme la lumière (30 secondes
douche comprise ! Hmm…).
Le « père adoptif »
policier très à cheval sur les principes et qui s'en veut
terriblement d'avoir envoyé le « père pas adoptif »
derrière les barreaux.
Le "vrai père" en prison pour un crime qu'il n'a pas commi.
Les super méchants alias meta-humains : Pour la
plupart complètement cintrés et déjà criminels avant d'être
frappés par la foudre. Visiblement les scénaristes ont jugé bon de
les rendre complètement stupides. Lors de sa toute première
apparition dans un épisode, la première phrase de l'un d'entre eux
ressemblait à « Groaaaaaaah !! » (bon, il était
énervé faut dire. Normal, quoi!). Bon, je dois bien l'admettre, les
autres sont doués de la parole mais ça ne vole pas beaucoup plus
haut !
Bref, vous avez saisi l'idée ! Le pire, c'est qu'aucun
acteur n'est mauvais ! Ils sont même plutôt doués !
C'est paradoxal, je sais, mais l'écriture des rôles les
décrédibilise totalement !
Et sinon ? Y'a des trucs bien ?
Mais bien entendu voyons !
Pour commencer, l'industrie des
combinaisons en cuire et latex risque de faire un bon prodigieux !
Mais plus sérieusement, les effets spéciaux sont très bien
réalisés et convaincants. Même si la vitesse de Barry laisse
parfois la place à quelques incohérences un peu embêtantes pour
quiconque est un poil pointilleux (héros qui se déplace tellement
vite que les mouvements des autres lui semblent se dérouler au
ralenti mais qui se fait rétamer par une armoire à glace se
déplaçant à la vitesse d'un humain ordinaire…), elle est malgré
tout très bien représentée. La traînée rouge qui le suit partout
et qui lui vaudra d'abord le surnom «
d'éclair rouge »
est du plus bel effet tout comme les autres effets de ralentis et
de vitesse supersonique. Les méta-humains et leurs pouvoirs ne sont
pas en reste non plus et ajoute à la série une dimension
distrayante non négligeable et dont elle n'aurai pas pu se passer
sous peine d'être vraiment sans intérêt.
Autre aspect plutôt sympatique : les interactions entre la série The Flash et la série Arrow. Tout comme Barry était apparut dans la deuxième saison des aventures de l'archer milliardaire, Oliver Queen fait aussi une apparition dans les premiers épisodes de The Flash. Le personnage de Felicity Smoke est du reste commun aux deux intrigues. Plutôt intélligent !
Conclusion Supersonique
Vous aimez les super héros, les effets spéciaux et n'êtes pas
trop exigeant sur les intrigues ? The Flash devrait vous
plaire ! Les héros plats et clichés à souhait vous ennuient
et le format « un épisode un méchant » n'est pas ce que
vous préférez ? Vos chances de tomber en pâmoison devant
cette série viennent de diminuer drastiquement !
En ce qui me concerne, je vais continuer à suivre les aventures de Barry Allen de près dans l'espoir d'un regain d'intérêt. Après tout, la série est loin d'être mauvaise. Certaines choses auraient pu être amenées différement pour la rendre vraiment passionante ! Une chose est sûre, c'est qu'il y'a un gros potentiel encore inéxploité à ce jour.
Dans tous les cas, je n'ai qu'une chose à vous dire : faites
vous maintenant votre propre avis ! C'est le seul qui ait de la
valeur !